Le militantisme de terrain ou la lutte territoriale se traduit par une volonté de militer localement, là où on se trouve. La notion est expliquée par la politologue et militante féministe, antiraciste et écologiste, Fatima Ouassak dans son livre La Puissance des mères:
Il y a aujourd’hui une volonté politique claire de déterritorialiser les luttes, de dissocier lutte et territoire, de manière à vider les luttes de leur potentiel insurrectionnel et ainsi les neutraliser. (…) L’offre de contournement relatif du système dominant qu’offrent les réseaux sociaux n’ayant pas aidé à l’ancrage territorial des luttes.
Celle qui a fondé le syndicat Le Front de Mères explique qu’il faut alors “s’engager dans nos quartiers en priorité. Et ne pas se contenter d’aller dans les espaces où il y a de la lumière, sous prétexte que ce sont les seuls endroits que le système dominant a bien voulu laisser éclairés.”
Cependant, militer localement ne veut pas dire limiter le sens universel de nos luttes. Elle affirme que si son point de vue est situé, il faut s’adresser à tout le monde et faire de notre point de vue minoritaire et périphérique, un point de vue central.